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  • 16 mai 2020
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Témoignage de Sébastien sur sa reconversion dans le web : Retour sur... 1 année décisive !

Ces derniers temps, dans nos recrutements, nous avons fait la part belle aux projets de reconversion. Nous souhaitons mettre en avant ces personnes courageuses qui ont surmonté leur peur et les obstacles pour se donner les moyens d’atteindre leur objectif. Nous sommes heureux de pouvoir les accompagner aujourd’hui et que leur aventure rejoigne celle d’Opsone.

Ici, le témoignage de Sébastien Binaud sur son parcours. Ancien comptable qui suite à une liquidation judiciaire a perdu son emploi après 16 ans d’ancienneté. Passionné d’informatique de longue date, il n’aurait jamais cru pouvoir intégrer un jour Opsone, et pourtant… ;)

Place au témoignage !

1er février 2020

Il y a …. 15 … mois …. La liquidation judiciaire de mon employeur était prononcée et je perdais mon emploi de Comptable après 16 ans dans la même entreprise.

Il y a … 14 … mois … Je me remettais en question : changer de métier, avantages & inconvénients, risques et conséquences.

Il y a … 13 … moisMon choix était fait, je me pré-inscrivais à une formation, passais les tests et obtenais l’attestation d’admissibilité à la formation ; ne restait qu’à convaincre Pôle Emploi de me suivre dans ma démarche de reconversion.

Il y a … 12 … mois … A la demande de Pôle Emploi, je réalisais une Enquête Métier en allant à la rencontre de professionnels ; exercice d’autant plus difficile pour moi du fait de ma timidité. Chacune de ces rencontres m’a fait grandir et m’a confirmé dans ma volonté de me reconvertir.

L’une d’elle m’a énormément marquée. Alors que rien n’était en jeu, je me suis laissé submergé par le stress. A tel point que Hervé, mon interlocuteur, a été obligé de m’aider à faire redescendre la pression en me faisant remarquer qu’il n’y avait aucune raison de stresser, que nous étions égaux, deux professionnels (à des niveaux de connaissances différents) discutant ensemble. Je présente une ancienne réalisation web sur mon pc portable et ça débloque une remarque, je semble avoir le profil pour ce métier. Mais, pour postuler dans cette entreprise, il ne faut pas seulement être scolaire, il faut avoir des choses à montrer sur Github, être curieux, avoir envie d’apprendre, de se dépasser…

Je quitte cet entretien en me disant que, une fois formé, il n’y a vraiment aucune chance que je sois recruté ici… dommage, c’était près de chez moi.

A l’issue de la totalité de mes enquêtes métier, j’en adresse une copie à mes interlocuteurs, par politesse et pour les remercier de m’avoir accordé du temps, à titre d’information sur ce que j’ai écrit sur notre rencontre et sans en attendre aucun retour.

 

Il y a … 11 … mois … Grace à ma combativité, sachant me relever après chaque refus pour contre-argumenter, le financement de ma formation « Développeur Web et Web Mobile » était accordé.

 

Il y a … 9 … mois …. Ma session de formation commençait, 5 mois d’une intensité extrême, avec l’apprentissage d’un maximum de connaissances dans une multitude de langages.

La plus grande difficulté de cette période : apprendre, pratiquer, désapprendre pour améliorer, pratiquer … et passer à la suite, un nouveau langage sans avoir le temps de s’arrêter sur un sujet. Une impression de connaître pleins de choses et de n’en maîtriser aucune.

 

Il y a … 6 … mois … Je découvrais le framework Php Symfony 4, Doctrine, le moteur de templates Twig, développant petit à petit un projet complet.

 

Il y a … 5 … mois … L’apprentissage en mode « assimilation intensive » est terminé, place à la pratique, 4 semaines pour concevoir et développer un projet complet, à 4 développeurs. Présentation en direct lors d’un live sur Twitch.

 

Il y a … 4 … mois … La formation est terminée ; ça fait bizarre, après 5 mois avec les « copains de promo » (à distance), on se retrouve tout seul avec une nouvelle mission : décrocher un emploi en tant que Développeur Web junior, réponse aux offres d’emploi, participation à des forums emploi…

 

Il y a … 3 … mois …. L’appel téléphonique que je n’attendais pas ! Une des entreprises qui m’avait reçue lors de mes enquêtes métier me recontacte. On discute une dizaine de minutes, le courant a l’air de bien passer et l’offre inattendue est lancée « on admire ta détermination, d’avoir été jusqu’au bout de ta formation, de t’être battu pour ton rêve… ». Bien que je n’ai pas forcément le profil habituel, on me propose un entretien ; aucune promesse, simplement une rencontre pour discuter technique et savoir être et voir si ça pourrait « matcher ».

J’ai l’impression que c’est trop tôt, et puis, j’ai peu d’expérience, mon Github n’a que quelques projets, j’aborde le sujet honnêtement ce à quoi Hervé me répond « tu te doutes bien qu’on a été voir ton Github et que, si on te fait cette proposition aujourd’hui, c’est que le code qu’on y a vu nous semble convenir pour un profil junior ». Plus d’esquive possible, je remercie pour la chance offerte et accepte l’entretien.

Cet entretien aura lieu d’ici une semaine, en présence d’Hervé, déjà rencontré il y a quelques mois et de Kevyn, Directeur Technique et associé fondateur… ça y est, je me remets la pression tout seul ! Pas très habitué aux entretiens, j’ai travaillé celui-ci à fond, recherche sur l’entreprise, ses fondateurs, son évolution en termes financiers mais également humains, ses valeurs, ses clients, ses technos…. Accompagné d’une séance de simulation avec l’équipe placement de mon école de formation, je me lance avec un objectif idéal, être recruté ou, au pire, me faire une expérience d’entretien dans le but d’apprendre de mes erreurs pour le futur.

 

Il y a … 2 mois et demi … Un léger stress devant l’immeuble, je suis accueilli immédiatement par l’un de mes recruteurs, du coup, je n’ai pas le temps de stresser. Je patiente quelques minutes en salle de réunion avec un verre d’eau, me permettant de me détendre.

L’entretien commence, on parle à la fois de ma formation, de mes expériences passées, d’un moment de ma vie professionnelle qui m’a marqué (le remerciement d’une cliente pour mon professionnalisme), de mon projet de fin de formation (qui a été étudié avant notre entrevue, tant le code dispo sur Github que la vidéo du live de présentation du projet dispo sur YouTube).

On parle également d’une technologie utilisée par mes collègues sur le projet ; Kevyn me dira, après coup, qu’il a apprécié que j’ai osé dire que je ne maîtrisais pas cette technologie mais que je savais, en 2 mots, dire à quoi elle servait.

Tout sort naturellement tellement je suis convaincu par ce que je raconte ; on aborde également la vie de tous les jours avec des sujets inattendus et donc non préparés, tels que mes types de loisirs, les horaires auxquels je peux les pratiquer.

Finalement, une conversation entre 3 développeurs pour les aspects techniques et 3 hommes pour les aspects comportementaux.

Fin de l’entretien, j’ai l’impression qu’on a du mal à se quitter. On est Vendredi, on me promet une réponse rapide, en tout début de semaine… l’attente commence.

Retour à la maison, un débrief rapide avec l’équipe placement de l’école, tout semble idéal, ça me paraît tellement bizarre. Direction le web, recherche « savoir si un entretien embauche s’est bien passé », ça ne paraît pas croyable, tous les indicateurs sont au vert : l’entreprise est venue à moi, sentiment général « feeling » d’un bon moment passé ensemble, durée de l’entretien, ma disponibilité pour commencer, intérêt pour mon profil personnel, demande de mes prétentions en terme de rémunération, temps de réaction post-entretien court…

Quelques jours plus tard, j’ai la confirmation, on me fait une offre chiffrée, c’est officiel, j’ai décroché mon premier poste de « Développeur Web ».

 

Il y a … 2 … mois, j’étais accueilli en tant que nouveau collaborateur chez Opsone autour d’un petit déjeuner.

Après un rapide paramétrage des outils, on me confie un « petit » projet pour commencer : concevoir la partie « back » d’un formulaire, le front étant développé par une de mes nouvelles collègues.

Là, je constate, mais je le savais déjà, que j’ai encore beaucoup à apprendre. Dès la première semaine, une API pour la communication Back/Front, des envois de mails… que des choses que je ne maîtrisais pas.

Deuxième semaine, un nouveau projet, d’envergure celui-ci, sur plusieurs mois, refactorisation d’un site de Symfony 2.8 à Symfony 5. Je débute par une semaine d’analyse ; au début, c’est difficile car je ne sais pas par quel bout prendre le projet, des milliers de lignes de code, des centaines de fichiers, une syntaxe différente… alors, finalement, pour éviter la syndrome de la page blanche, je commence à noter des choses : les routes, les méthodes de contrôleurs, l’analyse des entités, le MCD et finalement, je commence à me créer toute une petite documentation technique sur le projet.

Les semaines suivantes, je suis accompagné au quotidien par Kevyn, il me confie quelques missions à ma portée, me laisse coder de mon côté puis on fait du Code Review durant lequel j’apprends de mes erreurs ou apprends de nouvelles façons de faire, toujours dans un but de progression. Petit à petit, j’appréhende plus facilement le projet, on commence par les pages faciles avec peu de contenu puis on étoffe petit à petit, jusqu’à aboutir à des pages de plus en plus complexes.

 

Il y a … 1 … mois … Une grande réflexion est en marche dans l’entreprise, comment améliorer la communication et l’organisation interne. Plusieurs collaborateurs sont invités à donner leur avis. En tant que nouvel arrivant, on me demande ce qui aurait pu faciliter mon intégration. Une nouvelle phrase choc me marque « Même si tu te demandes encore ce que tu fais là, comment tu as pu réussir et que tu as l’impression que c’est une chance pour toi d’être ici, personne n’a volé sa place et, si tu es là, c’est que tu le mérites ». Cette réflexion m’a également été confirmée par une amie auprès de qui j’avais pris des conseils avant ma reconversion ; finalement, ce qui m’arrive n’est que le résultat des actions que j’ai menées depuis 1 an.

 

Il y a … quelques joursPremière réunion avec le client ; présentation de notre travail réalisé jusqu’à présent. Le développeur d’origine, ami du client, semble impressionné par notre avancée. Bien sûr, j’ai conscience que je ne suis pas encore en autonomie et que Kevyn garde pour lui les morceaux de code les plus complexes mais ça fait du bien de recevoir des compliments.

Autre exemple de motivation, un simple message de Kevyn un vendredi soir : « Merci pour ton implication ». Cette reconnaissance de mon travail, ça ne coûte rien mais ça fait un bien fou et ça m’a particulièrement touché.

 

Aujourd’hui… déjà 2 mois… et j’ai l’impression que c’était hier mon premier jour.

Bien sûr, ma timidité me bloque encore pour aborder certains collègues mais, petit à petit, ça se débloque.

J’ai également osé demander de l’aide à une collègue quand je pensais qu’un petit coup de pouce pouvait suffire à me débloquer et j’ai apprécié qu’elle m’accorde de son temps.

Le midi, après le repas, je dispute des parties de Fifa (jeu de foot sur console) et de « baby foot » avec ou contre mon « patron », c’est bizarre les premiers jours puis ça devient naturel.

De toutes façons, l’aspect « hiérarchie » n’est pas présent ; il existe forcément pour des raisons juridiques mais le bien être des collaborateurs est recherché. Il y a évidemment certaines choses qui ne sont pas parfaites mais il y a une volonté d’amélioration dans l’intérêt commun : l’entreprise et l’équipe.

 

En conclusion… depuis … 2 … mois !

Je passe mes journées le nez (enfin plutôt les yeux) dans le code et j’adore ça.

Chaque jour, j’apprends de nouvelles choses, je ne m’ennuie jamais.

Je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre mais je sens que la pratique régulière ancre certaines notions dans mon esprit et que je continue à progresser jour après jour.

Et tant mieux car le « syndrome de l’imposteur », il est bien là et je le combats chaque jour pour tenter de gagner, en plus de la reconnaissance de mes collègues, ma propre confiance en mes nouvelles compétences.

Je ne vois pas le temps passer, ni les heures, ni les jours, ni les semaines tellement je suis passionné par ce que je fais.

J’ai vraiment fait le bon choix, lors de ma reconversion, tant en terme de métier que d’entreprise et je suis vraiment fier d’avoir réussi à faire de mon rêve une réalité.

 

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